Les médecins face à leur carrière

7 juillet 2017

Les médecins sont-ils heureux ? Quels critères les poussent à changer de poste ? Que pensent-ils de leurs conditions d’exercice ? Sont-ils satisfaits des opportunités professionnelles qui leur sont offertes ? Pour élucider toutes ces questions, Profil médecin a mené sa propre enquête auprès des médecins, dont voici les résultats.

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Recruteurs, prenez soin de vos effectifs

C’est l’un des principaux enseignements de l’enquête : l’équipe médicale en place est le meilleur moyen pour recruter des médecins venus de l’extérieur. Premier indicateur : l’équipe médicale ainsi que le cadre de travail sont les critères les plus importants dans le choix d’un nouveau poste selon les médecins interrogés. L’établissement peut ainsi véritablement agir sur ces deux critères et ainsi optimiser ses chances de recruter plus rapidement un médecin. Enfin, 39% des sondés privilégient le réseau lorsqu’ils souhaitent changer de structure. Un praticien épanoui dans son établissement sera donc susceptible d’attirer des nouveaux professionnels. Recruteurs, gare à l’hémorragie : plus vous aurez de postes à pourvoir, moins vous serez attractif pour recruter !

Un bon environnement de travail plutôt qu’une meilleure rémunération

L’environnement d’exercice est clairement un élément d’épanouissement incontournable pour les médecins : 80% des professionnels interrogés -tout particulièrement les moins de 35 ans et les 35/45 ans- se disent en effet « très attentifs au cadre de travail ». En toute logique, lorsque ce critère n’est pas rempli, il pousse donc les professionnels à quitter leur job. L’enquête montre ainsi qu’un « environnement de travail difficile » est le premier facteur de changement de poste, vraisemblablement davantage que la perspective d’augmenter sa rémunération ou encore de gagner en responsabilité. Au-delà de l’environnement, c’est aussi, finalement, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée que recherchent d’abord les médecins. À la question « quelle importance accordez-vous à ces critères pour vous épanouir professionnellement », les interviewés ont majoritairement cité cette quête d’harmonie avant la rémunération confortable, tous professionnels mais aussi tous genres et âges confondus !

Satisfaction professionnelle : un sujet complexe et paradoxal

Burn-out, suicides, conflits sociaux, grèves… Si l’on en croit les titres de l’actualité, la profession souffre, depuis plusieurs années, d’un profond malaise. Dès 2008, le conseil de l’Ordre alertait sur le burn-out menaçant 30 % des médecins et 40 % des chirurgiens. C’est aussi ce que révèle une vaste étude menée par l’Intersyndicale nationale des internes, en collaboration avec plusieurs syndicats représentant les jeunes et futurs médecins 1 , sur la santé mentale des jeunes étudiants, internes et chefs de clinique. Selon cette enquête, dont les résultats ont été dévoilés le 12 juin dernier, l’anxiété affecte 66 % des sondés, la dépression 28 %, les idées suicidaires 24 % dont 6 % dans le mois précédant l’enquête. Profil médecin a aussi cherché à sonder la satisfaction professionnelle des médecins. Mais les résultats semblent plus mitigés. En effet, si 27% des médecins salariés interrogés se déclarent « plutôt pas satisfaits » voire « pas du tout », 62% des professionnels interrogés (toutes spécialités et catégories confondues) sont au contraire « plutôt satisfaits » de leur situation professionnelle, les plus de 55 ans, les moins de 36 ans et les libéraux figurant parmi les plus enthousiastes. Difficile, en effet, de prendre la mesure d’un phénomène principalement lié à l’environnement et aux conditions d’exercice, dans une profession encore très souvent choisie et vécue comme une vocation, si ce n’est un sacerdoce…

Plus de médecine et moins de paperasse

Moins de tâches administratives et plus de médecine pure : voilà l’un des autres constats forts de notre enquête auprès des médecins français. En effet, dans les critères d’épanouissement professionnel, la perspective de gagner en responsabilité arrive en dernier, bien loin derrière l’équilibre vie privé/vie professionnelle ou encore la possibilité d’ « élargir constamment ses compétences ». Un autre indice corrobore cette idée : à la question « pour quelles raisons changez-vous de poste ? », seuls 7% des médecins interrogés évoquent la volonté de « gagner en responsabilité », un critère qui arrive, là encore, dernier de peloton après l’environnement, l’opportunité de carrière et l’élargissement des compétences.

1 ANEMF, ISNAR-IMG, ISNCCA et ISNI

 

 

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