Des centres hospitaliers innovent pour leur personnel

16 décembre 2019

Quelles initiatives sont mises en place pour fidéliser les médecins et, plus globalement, les soignants ? Focus sur deux exemples concrets. 

La direction des affaires médicales du CHU de Nîmes a élaboré une politique d’accueil et de fidélisation des médecins « nécessaire en cette période où l’hôpital public est confronté à une pénurie médicale, explique Cécile Aubert, directrice des affaires médicales. Nous avons voulu activer des leviers liés à la qualité de vie au travail. » Dès lors que des médecins sont recrutés dans un objectif de pérennisation, ils sont reçus par la direction des affaires médicales. « Le premier rendez-vous consiste à les accueillir formellement, souligne Cécile Aubert. Nous leur expliquons le fonctionnement des RH, la manière dont nous allons gérer leur évolution de carrière, leur accès à la formation et nous leur donnons une projection de leur nomination au poste de praticien hospitalier. » Au deuxième rendez-vous, au cours duquel ils signent leur contrat, les médecins se voient remettre leur blouse et leur carte professionnelle du CHU. Ils sont ensuite invités à la commission des effectifs qui consiste en un accueil par leur pair. « Un représentant médical de chaque pôle est présent, fait savoir Cécile Aubert. A cette occasion, les nouveaux venus se présentent officiellement à la communauté médicale, expliquent leur formation, leur parcours, leur projet hospitalier et de recherche. » Deux rencontres informelles sont également organisées : le pot des arrivées où sont conviés tous les nouveaux médecins et le repas des PH en présence notamment du directeur général du CHU et du président de la Commission médicale d’établissement. La direction des affaires médicales accompagne également les médecins engagés dans une carrière universitaire dans leur mobilité en leur accordant, sur dossier, une bourse. En outre, le CHU a mis en place une cellule de régulation des conflits et participe activement à la détection de situations à risque en lien avec la médecine du travail.

Du côté du CH de Roubaix, ce sont les soignants et le personnel administratif, hors médecin et hors cadre, qui sont mis à l’honneur « car ils ne le sont jamais », soutient Sabine Lecoeur, directrice de la communication interne et externe. Et de poursuivre : « En 2016, nous avons mis en place une journée pour les nouveaux arrivants, et rapidement, nous nous sommes interrogés sur les agents « plus anciens », ayant au moins dix ans d’ancienneté, qui ne bénéficiaient pas de cet accueil. » Les services de communication interne et des ressources humaines ont réfléchi à une action à leur encontre, et c’est ainsi qu’est née l’initiative « Les Experts à la Une ». « Notre objectif est de valoriser les parcours, l’expérience et les savoir-faire au sein de l’institution, de renforcer le sentiment d’appartenance, de rappeler certaines bonnes pratiques et devoirs et aussi mettre en avant le rôle d’ambassadeur des « anciens » auprès des nouveaux arrivants », rapporte Sabine Lecoeur. Pour le moment, trois éditions ont eu lieu, regroupant environ 70 personnes à chaque session. Cette journée, obligatoire car considérée comme un temps de formation, débute par un mot d’accueil du directeur ou le DRH, puis un diaporama des principaux événements historiques de l’hôpital. En amont de cette journée, les organisateurs demandent à chacun des services des personnes invitées de réaliser une vidéo d’hommage. « La diffusion de ces vidéos représente le moment phare de la journée et suscite beaucoup d’émotions, se félicite Sabine Lecoeur. Cela renforce le sentiment d’appartenance à une équipe. » Des ateliers interactifs notamment sur la transmission intergénérationnelle sont ensuite organisés, suivis d’un déjeuner. « Nous sommes aux petits soins pour nos agents, poursuit la directrice de la communication. Ils n’en ont pas l’habitude et généralement ils repartent en ayant l’impression que nous les avons valorisés. Nos idées pour cette journée sont simples, mais elles font du bien. » Une réflexion est en cours pour savoir si un dispositif similaire pourrait être mis en place pour les médecins.