Agression à l’hôpital de Tourcoing : quelles conséquences ?

29 novembre 2016

Suite à l’agression subie par son équipe d’urgentistes, dans la nuit du 14 au 15 octobre, l’hôpital Dron de Tourcoing a organisé, le 26 octobre, une journée « urgences mortes » pour protester contre la violence et la pénurie de soignants.

Pendant plus de vingt-quatre heures, de 8h30 le mercredi 26 octobre jusqu’au jeudi matin 9h00, le service de soins de l’hôpital Dron de Tourcoing a été restreint en réaction à l’agression que le personnel avait subi dix jours auparavant. Dans la nuit du 15 au 16 octobre, les accompagnants d’une patiente, mécontents de la lenteur pour prodiguer les soins, avaient violemment molesté trois médecins. Si les portes des urgences n’ont pas été fermées et l’effectif est resté inchangé, seules les personnes relevant d’une pathologie urgente justifiant une prise en charge immédiate ont été admises dans le service. Un recours au médecin traitant ou une autre solution ont été proposés le cas échéant. Les médecins et infirmiers des autres services ont par ailleurs travaillé avec un brassard noir en guise de soutien à leurs confrères. Cette initiative visait à « expliquer aux gens que nous sommes là pour soigner, pas pour être agressés », a expliqué le Dr Olivier Pennel, cadre au centre hospitalier, dans les colonnes du Figaro.

Ces déchainements de violence n’aident pas à pallier le problème de recrutement de praticiens alors même qu’en Nord-Pas-de-Calais, il manque une centaine d’urgentistes et qu’à Tourcoing, seuls quinze postes sur vingt-deux sont pourvus. Quant aux trois agresseurs inculpés, ils nient les faits et accusent les médecins de les avoir pris à parti et violentés. La procureure, Elsa Gaussin, a requis des peines de six à douze mois de prison ferme, deux des prévenus ayant déjà un casier judiciaire. Estimant l’enquête incomplète, le tribunal correctionnel de Lille, qui devait juger les prévenus le 7 novembre, a décidé de renvoyer le dossier.