Hôpital de Dreux : 11 urgentistes démissionnent

14 février 2017

Le 17 janvier dernier, onze médecins urgentistes, sur les quinze équivalents temps plein qui composent les urgences de l’hôpital Victor-Jousselin de Dreux (Eure-et-Loir), ont remis leur démission. Les médecins avaient déjà écrit à leur direction en novembre 2016 pour dénoncer l’état de leur service, mais ce courrier était resté sans réponse. Ils avaient également fait grève, il y a un an et demi, « pour tirer la sonnette d’alarme sur [les] conditions de travail et d’accueil des patients […] sans réaction de la part de la direction », affirmait le Dr Eddy Nicolas, de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France) à l’AFP. Or le départ, fin 2016, de trois médecins non remplacés a détérioré la situation. « On se retrouve étouffés par les délais d’attente qui s’allongent », raconte le Dr Djamel Bouhaddi, médecin aux urgences depuis 2006.

Les craintes des médecins sont surtout liées à la circulaire de 2014 sur le temps de travail des médecins (passage de 48 heures hebdomadaires à 39 heures) qui n’est toujours pas appliquée dans l’établissement et qui nécessiterait le recrutement de trois nouveaux urgentistes. Un recrutement compliqué dans la région Centre Val-de-Loire, où 80 postes restent vacants. Les démissions des urgentistes ne pouvant prendre effet que le 1er octobre 2017, les urgentistes et la direction se réunissent depuis le 2 février pour négocier.

Ces épisodes de tension font écho à la colère qui gronde chez les urgentistes et anesthésistes de l’hôpital de Senlis (Hauts-de-France), où 20 médecins menacent de démissionner, protestant contre le transfert de leur service réanimation vers l’hôpital de Creil et le manque de consensus avec la direction autour de cette nouvelle organisation.

> Circulaire du 22 décembre 2014 relative aux modalités d’organisation du travail applicables dans les structures d’urgences-SAMU-SMUR