Démographie médicale : les chiffres 2018 dévoilés !

12 décembre 2018

Le CNOM vient de publier l’Atlas 2018 de la démographie médicale. Premier grand enseignement : l’écart se creuse entre les territoires et « les fragilités dans l’accès aux soins sont souvent cumulées à d’autres facteurs de fragilité territoriale ».

Côté effectifs, si le nombre de médecins inscrits au tableau de l’Ordre est en augmentation (217 107 au 1er janvier 2018, +2% par rapport à 2017), ceux en activité régulière sont, eux, moins nombreux (198 081, -0,1% sur un an et – 10 % depuis 2010).

Autre révélation de l’Atlas : une nette tendance à l’exercice salarié choisi par 47 % d’entre eux aujourd’hui, contre 42% en 2010 (l’exercice libéral observant une courbe exactement inverse), particulièrement chez les primo-inscrits. L’exercice mixte, lui, reste stable, à 11%.

La féminisation du corps médical se poursuit également puisque 11 départements, dont 4 d’Île-de-France, ont une majorité de femmes parmi des médecins inscrits en activité régulière :

  • le Val de Marne
  • les Hauts de Seine
  • les Yvelines
  • Paris
  • la Savoie
  • le Rhône
  • le Puy de Dôme
  • la Loire Atlantique
  • l’Isère
  • l’Ille et Vilaine
  • la Haute Garonne

À noter qu’on observe un lien inversement proportionnel entre l’âge moyen des médecins actifs et le taux de féminisation des médecins, reflet de la forte féminisation des études médicales ces dernières décennies.

Concernant le renouvellement générationnel, celui-ci est encore insuffisant « alors que les étudiants admis en faculté après le rehaussement du numerus clausus (à partir de 2005-2006 notamment) commencent seulement à rentrer dans un exercice plein ». Seules les spécialités médicales connaissent un réel renouvellement.

Autre motif de préoccupation persistant, les inégalités territoriales en matière de densité médicale qui se creusent. À noter que les départements les plus mal lotis ont par ailleurs connu une dégradation plus rapide de leur densité médicale. Selon le CNOM, « cela tend à démontrer l’absence d’effets des mesures incitatives mises en oeuvre jusqu’ici, et confirme l’urgence d’une réforme portant un véritable changement de paradigme ».
Des inégalités auxquelles viennent s’ajouter d’autres facteurs de fragilité territoriale. Ainsi, les populations les plus en demande de soins, telles que les personnes âgées, sont le plus souvent éloignées de l’accès aux soins.

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