Enquête sur la qualité de vie au travail des médecins

20 août 2018

Des équipes épanouies, le cœur du bon fonctionnement d’un établissement

Pour la deuxième année consécutive, Profil Médecin a mené auprès des médecins une enquête sur leurs conditions d’exercice et le regard qu’ils portent dessus. Si la majorité des professionnels (56,74 %) interrogés semble satisfaite de leur qualité de vie au travail, la proportion d’insatisfaits n’est pas négligeable. Or, pour qu’un établissement puisse fonctionner, la stabilité et la satisfaction de ses équipes est une condition sine qua non. Décryptage.

1| La composition des équipes : le socle d’un établissement qui fonctionne

La taille, la composition et la fidélisation des effectifs d’une équipe sont les critères principaux d’une équipe pérenne et d’un établissement qui fonctionne. Par conséquent, fidéliser les équipes est fondamental : il faut créer mais surtout maintenir un cadre de vie au travail épanouissant. Et cela est d’autant plus essentiel que les médecins sont aujourd’hui, à l’image du marché du travail, à l’écoute, disposés à la mobilité (voir encadré). Il ne suffit donc pas d’être attractif lors du recrutement : encore faut-il le rester !

2| Ne pas laisser s’installer l’insatisfaction

En effet, ne pas soigner ses équipes, c’est prendre le risque de faire naître chez eux une insatisfaction grandissante quant à leur emploi et leur cadre de travail. L’enquête révèle que moins de la moitié des professionnels interrogés (49,45 %) est satisfaite de ses conditions d’emploi. Autant de potentiels candidats au départ. En effet, à la question de la raison principale de leur dernier changement de poste, les sondés placent en tête le besoin de quitter un environnement difficile (suivi du besoin d’élargir ses compétences et de répondre à une opportunité).

3| Au risque de rendre difficile le recrutement

Or, un établissement où les conditions d’exercice sont difficiles risque de subir de nombreux départs. Conséquence directe : une dégradation des conditions d’exercice (instabilité, remplacements, modifications des horaires de travail etc.). D’autant que tous les managers le savent : un bon recrutement est un recrutement réfléchi selon les besoins de la structure. Il est toujours difficile voire contreproductif de recruter dans l’urgence du remplacement. En outre, le turn-over négatif peut nuire gravement à la réputation de l’établissement et aggraver encore plus les difficultés de recrutement.

4| Et de dégrader toute l’organisation

Mais, au-delà du recrutement lui-même, ces difficultés entraînent de fait une dégradation de l’organisation interne, un critère très important pour les professionnels de santé. Par ricochet, cette dégradation retombe sur les équipes, entraînant un déséquilibre de la vie professionnelle et de la vie personnelle. Or, cet élément arrive en tête des critères d’épanouissement puisque 68 % des interrogés le considèrent comme très important et ce, quels que soient l’âge, le sexe et le statut (libéral ou salarié) des répondants.

 

 

 

Comprendre les causes de départ des médecins et le manque d’attractivité des établissements

 

Conclusion :

Un établissement présentant des carences en matière de management et d’organisation s’expose donc à une hémorragie d’effectifs. Conséquence directe : les équipes sont fragilisées et instables. Les besoins en remplacement et/ou recrutement y sont d’autant plus criants mais également plus difficiles à satisfaire. Il est donc essentiel, pour les managers et les équipes de direction, de soigner et de fidéliser ses équipes. Dans cette optique, il faut recruter rapidement si nécessaire et mettre en place des actions efficaces de remplacement pour pallier les absences, sans laisser s’installer un cercle vicieux : des départs entraînent de fait une désorganisation interne et une insatisfaction voire un mal-être chez les professionnels, plus enclins à quitter la structure et ainsi de suite. Il n’y a pas de secret : un établissement qui marche est un établissement où il fait bon travailler.

 

Les médecins ouverts au changement

L’enquête révèle une certaine aspiration ou, du moins, une disposition au changement de la part des médecins aujourd’hui. Ainsi, 68 % des personnes interrogées (63 % pour les libéraux et 70 % pour les salariés) restent à l’écoute et envisagent un changement (de poste, de statut, d’établissement, de cabinet) dans les 5 ans.
A noter que cette tendance à la mobilité semble se généraliser puisqu’elle se retrouve dans d’autres professions. Ainsi, selon le « Panorama des mobilités professionnelles des cadres » de l’APEC, en 2017 près des deux tiers des cadres (64 %) envisagent une mobilité professionnelle dans les trois ans. L’APEC souligne que « plus les cadres sont jeunes et plus leurs intentions de mobilité tant externe qu’interne [à leur entreprise] sont élevées ».
De manière générale, selon une étude du Conseil d’orientation pour l’emploi sur les « mobilités professionnelles » (2009), les populations les plus mobiles (secteur privé salarié) sont les 30-39 ans et les femmes.

 

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Enquête réalisée entre avril et mai 2018 auprès de 329 médecins salariés et libéraux

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