Etudes de médecine : zoom sur les dernières modifications

9 mars 2018

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la réforme des études de médecine est de nouveau sous le feu des projecteurs. En effet, Agnès Buzyn a ainsi déclaré ouvrir dès le mois de mars « une grande concertation », avec notamment les questions du numerus clausus et des premier et deuxième cycles en ligne de mire. A l’issue de la concertation, cet automne, le gouvernement dévoilera un projet et une loi devrait voir le jour en 2019. Une annonce qui fait écho aux propositions formulées dans son rapport par le Professeur Dubois-Randé, Président de la Conférence des Doyens.

La ministre de la Santé a évoqué la possibilité d’ouvrir complétement le numerus clausus ou de le remplacer par un plancher, le but réaffirmé étant de « diversifier les façons d’entrer dans le cursus de santé » sans toutefois prétendre résoudre « le problème [des] déserts médicaux ». Pour beaucoup en effet, le numérus clausus est aujourd’hui trop bas : pour 2018, à titre d’exemple, il fixe ainsi 8 205 places à près de 60 000 étudiants. En Europe, seules la France, la Belgique et le Portugal ont encore recours au numerus clausus. Dans l’Hexagone, il avait été mis en place en 1971 pour notamment que le nombre d’étudiants ne dépasse pas les capacités des établissements d’enseignement.

Autre gros dossier au menu : le redoublement. Après les alternatives au concours expérimentées en première année depuis 2013, quatre facultés parisiennes vont remplacer dès la rentrée prochaine le redoublement en « première année d’études commune aux études de santé » (PACES) par la possibilité de retenter sa chance en deuxième ou troisième année par une voie alternative. Un système loin de faire l’unanimité, ses détracteurs lui reprochant de favoriser le développement des prépas privées.

Enfin, l’examen classant national qui intervient à la fin de la sixième année pour déterminer la spécialité et qui est souvent jugé comme ne reflétant pas les compétences réelles sera également questionné.

Concernant le troisième cycle, pour rappel, l’arrêté prévoyant les modalités d’organisation des choix des formations spécifiques transversales (FST) ainsi que le contenu des maquettes et leurs modalités de validation est paru le 27 novembre dernier.

Néanmoins, certaines voix se font également entendre pour pointer les potentiels effets pervers de cette réforme, et notamment la suppression de l’ECN, sur les risques d’une spécialisation trop précoce des étudiants, un retour au favoritisme, une perte d’égalité, déterminisme social, hétérogénéité du niveau global des UFR de médecine.

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